Le Cameroun entre dans une phase de tension inédite à l’approche de l’élection présidentielle prévue pour octobre 2025. Alors que les rumeurs sur une éventuelle candidature de Paul Biya, 92 ans, s’intensifient, l’Église catholique, par la voix de ses évêques, s’impose comme un acteur critique du système en place.
Les propos de Mgr Barthélémy Yaouda, évêque de Yagoua, ont marqué le début de cette fronde ecclésiastique. En des termes provocateurs, il a dénoncé le statu quo, allant jusqu’à affirmer : « Même le diable, qu’il prenne d’abord le pouvoir, et on verra après ! » Des déclarations relayées par la chaîne privée Équinoxe TV, où il a interpellé les partisans du président sur l’incongruité de maintenir un nonagénaire à la tête de l’État.
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Le soutien à ce mouvement est visible au sein de la Conférence épiscopale nationale en cours à Buea. Les prélats y dénoncent l’inefficacité du régime et l’absence de perspectives pour une jeunesse délaissée. Cette mobilisation n’est pas sans rappeler les précédents engagements de l’Église catholique en Afrique, notamment en République Démocratique du Congo, où elle a joué un rôle clé dans les transitions politiques.
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Commandez MaintenantFace à cette contestation, le gouvernement camerounais se divise. Si certains ministres, comme Paul Atanga Nji, plaident pour une riposte sévère, d’autres prônent la voie du dialogue. René Emmanuel Sadi, porte-parole du gouvernement, a quant à lui rappelé dans un communiqué récent la laïcité de l’État et le devoir des institutions religieuses de rester à l’écart des débats politiques.
La question demeure : cette pression de l’Église suffira-t-elle à influencer l’avenir politique du Cameroun ? Tandis que les spéculations sur la candidature de Paul Biya persistent, une chose est sûre : les mois à venir s’annoncent décisifs pour l’avenir du pays.