Un nouveau coup d’État a été évité de justesse au Burkina Faso, selon les autorités de transition. Le ministre de la Sécurité, Mahamadou Sana, a révélé lundi soir l’existence d’un plan d’attaque coordonné entre militaires et groupes terroristes, visant à faire tomber la Présidence du Faso le 16 avril dernier.
Ce scénario, digne d’un thriller militaire, prévoyait la neutralisation des vecteurs aériens et la désorganisation des forces de sécurité. « L’intention était de saturer les vecteurs aériens par des menaces multiples, voire de les neutraliser au sol », a déclaré le ministre, évoquant un projet structuré mais sans en montrer les preuves tangibles.
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L’échec du complot serait dû à la vigilance de certains soldats et Volontaires pour la Défense de la Patrie, qui ont alerté la présidence et les services de renseignement. Des communications sensibles auraient ainsi été interceptées, menant à plusieurs arrestations. Pourtant, aucune identité n’a été divulguée, et les éléments de preuve promis ne sont toujours pas publics.
Mahamadou Sana a également pointé des officiers burkinabè ainsi que des connexions en Côte d’Ivoire, alimentant l’idée d’une implication étrangère. Mais ce discours, déjà entendu à plusieurs reprises sous le régime du capitaine Ibrahim Traoré, suscite des doutes.
À force d’accumuler les alertes de putsch sans procès ni transparence, le pouvoir burkinabè risque de s’enfermer dans une rhétorique de peur. Certains analystes y voient une tentative de maintenir l’état d’urgence, de réduire les oppositions, et de renforcer le contrôle sur les institutions.
Alors que la menace terroriste persiste, l’équilibre reste fragile. Sans vérité claire ni débat démocratique, c’est la confiance du peuple qui pourrait s’éroder, bien plus que toute menace venue de l’extérieur.