Un nouvel épisode de tensions diplomatiques s’ouvre entre N’Djamena et Washington. Le président tchadien Mahamat Idriss Déby Itno a annoncé ce jeudi 5 juin 2025 la suspension de l’octroi des visas aux citoyens américains, en réponse à la récente décision de Donald Trump d’interdire l’entrée aux ressortissants tchadiens sur le sol américain.
Dans une déclaration publiée sur sa page Facebook officielle, le chef de l’État tchadien a dénoncé une mesure « discriminatoire » et « humiliante ». Il affirme avoir instruit son gouvernement d’agir selon les principes de réciprocité, martelant que « le Tchad n’a ni des avions à offrir, ni des milliards de dollars à donner, mais le Tchad a sa dignité et sa fierté ».
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Ces mots traduisent une volonté claire de défendre la souveraineté du pays face à ce que N’Djamena perçoit comme un affront diplomatique. Le président Déby considère la décision américaine comme un revers incompréhensible à la coopération bilatérale, notamment dans les domaines sécuritaire et économique.
Une interdiction aux relents de stigmatisation
La décision prise par Donald Trump, effective depuis le 4 juin 2025, vise douze pays africains, officiellement pour des raisons de sécurité nationale et de lutte contre l’entrée de « terroristes étrangers ». Toutefois, aucune preuve concrète n’a été avancée pour impliquer le Tchad dans de telles activités. Cette mesure a immédiatement suscité de vives critiques de la part de plusieurs organisations internationales et africaines, qui la jugent injustifiée et stigmatisante.
Un bras de fer diplomatique en gestation
Cette réaction de N’Djamena marque une rupture de ton dans les relations entre les deux pays, historiquement marquées par la coopération, notamment dans la lutte contre le terrorisme au Sahel. Le choix de la réciprocité ferme par le Tchad pourrait entraîner une escalade et influencer d’autres pays africains à adopter des positions similaires.
La suite dépendra de l’évolution du dialogue diplomatique entre Washington et les capitales africaines concernées, mais le coup porté à la confiance mutuelle est réel et profond.