Au lendemain de la levée de ses immunités parlementaires par le Sénat, Joseph Kabila, ancien président de la République démocratique du Congo, a rompu un long silence politique pour livrer un message fort au peuple congolais. Dans une déclaration à la fois grave, stratégique et sans concession, l’ex-chef de l’État dénonce ce qu’il qualifie de dérive autoritaire du pouvoir en place, affirmant que l’unité nationale est sacrifiée sur l’autel d’ambitions personnelles.
« Le Congo vaut mieux que la caricature qu’en donnent ses dirigeants actuels », a-t-il asséné avec gravité.
Un réquisitoire cinglant contre la gouvernance Tshisekedi
Dans ce discours aux accents de révolte, Joseph Kabila accuse frontalement le régime de Félix Tshisekedi d’avoir détruit les fondations mêmes de la République. Il dénonce un cocktail explosif de pratiques destructrices :
« Le populisme, la démagogie, le mensonge, l’arrogance, la discrimination, l’institutionnalisation du tribalisme et du népotisme ont détruit le vivre-ensemble. »
Selon lui, la cohésion nationale, pilier de la stabilité congolaise, est aujourd’hui sérieusement menacée par une gouvernance clientéliste et une dérive identitaire à des fins électoralistes.
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Kabila se pose en homme de reconquête
Face aux accusations de trahison et de crimes de guerre qui pèsent désormais officiellement sur lui, Joseph Kabila refuse l’image d’un homme acculé. Il se positionne comme un leader résilient, prêt à jouer un rôle central dans la refondation nationale :
« Je suis prêt à jouer ma partition pour reconstruire notre nation. »
Ce passage, perçu comme un appel au rassemblement, cible non seulement ses partisans, mais aussi tous les Congolais désabusés par la gouvernance actuelle.
Justice militaire et souveraineté nationale dans le viseur
L’ancien président rejette fermement les accusations de soutien au M23, dénonçant l’instrumentalisation de la justice militaire à des fins politiques. Plus encore, il critique la perte de contrôle du gouvernement sur le territoire national :
« La souveraineté nationale est bafouée par la présence de troupes étrangères et l’utilisation de mercenaires. »
Il fustige un régime « ivre de pouvoir », qui selon lui a perdu le monopole de la violence légitime, dans une allusion directe aux accords militaires controversés signés par Kinshasa.
Goma, symbole d’un retour au terrain
Joseph Kabila a également évoqué sa présence contestée à Goma, qui a provoqué agitation et spéculations à Kinshasa. Il confirme son intention de s’y rendre dans les jours à venir, marquant ainsi sa volonté d’affirmer physiquement son ancrage populaire dans l’est du pays, région stratégique et instable.
Un appel à un sursaut patriotique
Dans une conclusion aux accents prophétiques, l’ex-président appelle à un pacte citoyen au-delà des partis et des divisions ethniques :
« J’appelle à un sursaut patriotique à travers un pacte citoyen pour sauver notre pays. »
Un message d’unité et de résistance, qui vise à mobiliser une population profondément inquiète face à la dérive sécuritaire, institutionnelle et économique du pays.
Vers une confrontation politique ouverte
Avec cette déclaration, Joseph Kabila franchit un point de non-retour. Il ne se contente plus de riposter : il lance une contre-offensive politique d’envergure contre le régime Tshisekedi. Dans un contexte explosif où la justice militaire s’apprête à l’inculper, la RDC entre dans une zone de fortes turbulences.
Le ton est donné. L’ancien président revient sur le devant de la scène, déterminé à peser de tout son poids dans les prochains équilibres politiques. Le pays retient son souffle.