Un nouveau scandale vient ternir l’image des forces britanniques stationnées au Kenya. Contrairement aux premières informations relayées par les médias locaux, la victime présumée d’un viol imputé à un soldat britannique n’est pas une citoyenne kényane, mais bien une ressortissante du Royaume-Uni, selon une clarification du ministère britannique de la Défense.
Le militaire, membre de la British Army Training Unit in Kenya (Batuk), aurait commis l’agression le mois dernier près de Nanyuki, une ville située à environ 200 km au nord de Nairobi. Il a été arrêté la semaine dernière et immédiatement rapatrié au Royaume-Uni, où une enquête interne a été ouverte par les autorités militaires.
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Dans un communiqué laconique, l’armée britannique a confirmé sa compétence exclusive sur l’affaire, écartant ainsi toute implication des forces de police kényanes. Cette démarche alimente la frustration de certaines voix au Kenya, qui dénoncent une forme d’impunité systémique des soldats étrangers opérant sur leur sol.
Ce nouvel épisode ravive des souvenirs douloureux. En 2012, une autre affaire avait profondément choqué l’opinion publique kényane. Une jeune femme, Agnès Wanjiru, avait été retrouvée morte après avoir été vue en compagnie d’un soldat britannique. Malgré des éléments accablants, l’affaire reste non résolue plus de dix ans après.
La présence de la Batuk, censée renforcer les liens de défense entre Nairobi et Londres, est de plus en plus contestée par des organisations de la société civile. Ces dernières réclament des mécanismes de responsabilité clairs pour prévenir les abus et garantir justice aux victimes, qu’elles soient locales ou étrangères.
L’affaire en cours pourrait bien devenir un nouveau test pour la coopération bilatérale entre les deux pays.