L’État de Benue, dans le centre-nord du Nigéria, est sous le choc après une attaque meurtrière survenue ce week-end, qui a fait au moins 150 morts, selon des survivants locaux. L’attaque brutale a eu lieu vendredi soir dans la paisible communauté de Yelewata, où des hommes armés ont pris d’assaut des maisons, incendié des bâtiments et ouvert le feu sur des villageois endormis, lors d’une attaque coordonnée et prolongée.
Des témoins décrivent une scène de terreur absolue qui a duré plus de cinq heures. Les assaillants seraient arrivés lourdement armés et auraient ciblé des zones résidentielles et un marché local où de nombreux villageois s’étaient réfugiés.
Des survivants racontent une histoire glaçante
LIRE AUSSI : La CEDEAO condamne fermement les attaques terroristes au Mali
Selon Matthew Nlan, l’un des survivants, l’attaque a débuté dans la zone de Yelewata Est avant de s’étendre à d’autres quartiers de la communauté.
« Les bergers peuls sont entrés dans la zone de Yelewata Est et ont ouvert le feu. Ils ont rencontré une résistance de la police, mais une fois celle-ci rencontrée, ils se sont dirigés vers le nouveau marché et ont massacré plus de 100 personnes », a-t-il raconté.
Il a ajouté que plusieurs victimes ont été piégées et brûlées vives dans des boutiques, dont certaines abritaient plus de 50 personnes. L’intensité et la durée de l’attaque ont traumatisé les habitants, nombre d’entre eux cherchant encore leurs proches disparus dans les décombres calcinés des maisons et des boutiques.
Aucune revendication pour l’attaque dans l’État de Benue pour l’instant, mais des tendances se dessinent
LIRE AUSSI : Une frappe aérienne de l’armée nigériane fait 24 morts dans l’État de Kaduna
Bien qu’aucun groupe n’ait revendiqué l’attaque à ce jour, cette attaque porte toutes les caractéristiques du conflit persistant entre éleveurs et agriculteurs, un problème meurtrier qui sévit dans le nord et le centre du Nigeria depuis des années. Le conflit oppose souvent les bergers peuls aux communautés agricoles locales pour l’accès à la terre et à l’eau.
Les experts en sécurité et les autorités ont exprimé leur inquiétude face à la militarisation croissante des bergers, qui sont de plus en plus nombreux à prendre les armes dans un contexte de concurrence accrue pour les ressources naturelles.
Réagissant à cet incident, l’inspecteur général de la police nigériane, Kayode Egbetokun, a fermement condamné les violences, les qualifiant d’attaque non seulement contre l’État de Benue, mais contre le pays tout entier. « C’est l’attaque de trop. Ces communautés ne sont pas seules. Le pays tout entier est à leurs côtés », a-t-il déclaré.
Il a promis qu’un jour viendrait où ces groupes de bandits violents seraient éliminés et où la paix serait rétablie dans les régions les plus vulnérables du Nigéria.