Alors que le climat sociopolitique togolais se tend sous l’effet d’appels à la mobilisation et à la désobéissance civile, les autorités ont choisi de réaffirmer, par voie de communiqué officiel ce jeudi 19 juin 2025, le cadre légal qui encadre strictement l’exercice du droit de réunion et de manifestation publique. Ce rappel intervient alors que des initiatives de manifestations non déclarées émergent sur plusieurs canaux, faisant craindre des perturbations de l’ordre public.
Un droit constitutionnel, mais strictement encadré
Le gouvernement togolais tient à rappeler que la liberté de réunion et de manifestation est un droit fondamental, inscrit dans la Constitution du 6 mai 2024. Ce droit, essentiel à la vie démocratique, ne saurait toutefois s’exercer en dehors des règles prévues par la loi. L’objectif affiché est clair : garantir la sécurité collective, prévenir les débordements et préserver la paix sociale.
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Ainsi, toute manifestation publique doit obligatoirement faire l’objet d’une déclaration préalable. Cette démarche administrative, loin d’être une simple formalité, constitue une exigence légale destinée à permettre aux autorités d’organiser le dispositif sécuritaire nécessaire et d’anticiper d’éventuels risques. Selon la réglementation en vigueur, cette déclaration doit être déposée au moins cinq jours ouvrables avant la date prévue de l’événement. La transmission se fait soit auprès du ministre de l’Administration territoriale pour les manifestations à portée nationale ou internationale, soit auprès du préfet ou du gouverneur compétent pour les événements à caractère local.
Des restrictions géographiques et horaires pour préserver l’ordre public
Le communiqué gouvernemental va plus loin en détaillant les limites imposées aux organisateurs de manifestations. Les rassemblements autorisés doivent impérativement se tenir entre 11h et 18h, une plage horaire jugée compatible avec la préservation de la tranquillité publique et la sécurité des participants.
Par ailleurs, certaines zones sont formellement interdites aux manifestations, pour des raisons de sécurité et de bon fonctionnement des institutions :
Les routes nationales, pour garantir la libre circulation des personnes et des biens.
Les zones économiques stratégiques, afin de ne pas perturber l’activité économique vitale du pays.
Les abords des institutions de la République, pour préserver l’intégrité des lieux de pouvoir.
Les chancelleries, camps militaires et bâtiments des forces de sécurité, considérés comme particulièrement sensibles.
Ces restrictions ne visent pas à restreindre arbitrairement la liberté d’expression, mais à protéger l’intérêt général, à garantir la sécurité de tous et à éviter que des mouvements de foule ne dégénèrent en troubles majeurs.
Prévenir les débordements et préserver la paix sociale
Ce rappel du cadre légal intervient dans un contexte où la tentation de manifestations spontanées ou non déclarées se fait plus forte, sous l’impulsion de divers groupes d’opposition et de la société civile. Le gouvernement, tout en réaffirmant son attachement aux libertés publiques, met en garde contre toute tentative de mobilisation en dehors du cadre légal.
Les autorités insistent sur le fait que toute infraction à ces règles expose les organisateurs et les participants à des poursuites judiciaires. Un message de fermeté, mais aussi de responsabilité, adressé à l’ensemble des acteurs politiques et sociaux du pays.
En réaffirmant ces principes, l’exécutif togolais cherche à concilier l’exercice des droits démocratiques et la préservation de l’ordre public. Il s’agit d’éviter que la rue ne devienne le théâtre de violences ou de blocages susceptibles de fragiliser la stabilité nationale et de porter atteinte à la vie économique et sociale du pays.