Le 3 septembre 2024, Boubacar Traoré, un proche collaborateur du Premier ministre malien Choguel Kokalla Maïga, a été libéré après avoir purgé une peine de trois mois de prison. Il avait été condamné pour avoir signé un document critique à l’égard de la junte militaire au pouvoir, dénonçant un éventuel maintien prolongé des militaires à la tête de l’État.

Arrêté le 28 mai 2024, Traoré avait endossé le contenu d’un communiqué émanant du Mouvement du 5 juin – Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), une faction restée fidèle au Premier ministre Maïga. Ce texte s’opposait fermement à toute extension du régime militaire, position qui l’a conduit devant le pôle de lutte contre la cybercriminalité du tribunal de Bamako. En juillet, il avait été condamné à un an de prison pour « atteinte au crédit de l’État », « diffusion de propos mensongers » et « outrage à magistrat ». Toutefois, sa peine a été réduite à trois mois lors de l’appel, entraînant ainsi sa libération.

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La publication du communiqué avait soulevé des inquiétudes quant à une éventuelle rupture entre le Premier ministre et les militaires qui l’ont nommé. Malgré les tensions, Choguel Kokalla Maïga a conservé son poste, affirmant la nécessité d’une critique constructive du pouvoir.

Lors de la libération de Traoré, le Premier ministre l’a salué comme un héros, déclarant qu’il n’y avait « rien à regretter » dans ses actions et ses propos. Cette libération intervient dans un contexte où les voix dissidentes se font rares, étouffées par la répression croissante du régime. La junte militaire, qui avait promis un retour au pouvoir civil en 2024, a récemment reporté la présidentielle prévue en février, prolongeant ainsi l’incertitude politique au Mali, déjà fragilisé par des crises sécuritaires et politiques depuis plus d’une décennie.